Une franchise francophone bientôt en MLS

Publié le par Mad Marcus

Logo_Montreal_MLS.jpgVendredi dernier, le commissaire de la MLS (Major League Soccer), Don Garber, et le président de l’Impact de Montréal, Joey Saputo, ont annoncé conjointement l’arrivée de Montréal dans la MLS, pour la saison 2012.

 

En obtenant une franchise dans l’élite du football continental, l’Impact de Montréal devient ainsi la 3ème équipe canadienne à rejoindre la MLS, après Toronto (2007) et Vancouver (qui intégrera la compétition en 2011), et la première équipe francophone, ce qui devrait avoir un impact non négligeable dans un pays où le "soccer" est dans l’ombre géante du hockey sur glace…

 

Qu’est-ce que la MLS ?

 

 La Major League Soccer (MLS) est une ligue fermée, sur le modèle des sports professionnels nord-américains, à savoir qu’un nombre réduit de franchises y participe (16 à ce jour), et que le système de promotion-relégation tel qu’il existe en Europe n’a pas lieu d’être.

 

Dans ce système, l’économie et la péréquation sont à la base de tout : les clubs (ou franchises) ne sont rien d’autre que de véritables entreprises affiliées à un organisme central (la MLS), qui régit tout : l’échelle des salaires est plafonnée (le fameux "salary cap"), et un système de répartition des recettes, droits télés et produits dérivés, est mis en place par l’organisme central selon une péréquation liée aux résultats.

 

La conséquence est que la Ligue obéit à une logique purement économique et ne peut faire que des profits, toute franchise qui ne serait plus rentable étant évincée sans ménagement. Même les contrats des joueurs ne sont pas conclus avec les clubs, mais avec la MLS, ceci pour assurer une viabilité économique des entités participantes, les mettant ainsi à l’abri de certaines folies financières qui sont monnaie courante en Europe.

 

A l’image de ce qui se passe en NBA, modèle suprême du système américain, chaque club a toutefois la possibilité de recruter deux joueurs dont les émoluments seraient exceptionnels, et donc non soumis au "salary cap". Grâce à ce qui est appelé la "Beckham rule" (par analogie avec la "Larry Bird exception" du basket-ball), les clubs peuvent recruter 2 joueurs dont le salaire n’est pas pris en compte dans la masse salariale fixe de 2,55 M$ (1,9 M€) pour les 24 professionnels sous contrat. En dehors des joueurs visés par la "Beckham rule", tout dépassement de la masse salariale entraîne des pénalités réglées à la MLS…

 

La Major Soccer League est donc une entité auto régulatrice qui organise le championnat selon ses propres règles en fonction de l’intérêt commun de ses membres. C’est la raison pour laquelle il lui revient de décider de l’intégration ou de l’exclusion de nouveaux membres ou de membres actifs. Ainsi, toute nouvelle franchise doit nécessairement avoir des capacités financières élevées pour postuler (on parle d’un ticket d’entrée à 40 M$), et ceci afin de ne pas mettre en péril le modèle économique de la MLS.

 

L’arrivée en MLS de l’Impact de Montréal obéit évidemment à cette règle, le club québécois étant soutenu financièrement par un groupe industriel d’agroalimentaire appartenant à son président, Joey Saputo. Mais cette franchise n’est toutefois pas une novice sur la scène du "soccer" nord-américain, à la différence de la majorité des autres franchises qui ont été créées de toutes pièces.

 

L’Impact Montréal, l’expérience du haut niveau

 

 Dans l’attente d’intégrer l’élite en 2012, l’Impact Montréal évolue actuellement en 1ère division nord-américaine, l’USSF (United States Soccer Federation). Mais pour être le premier club francophone à évoluer en MLS (l’Olympique de Montréal avait joué en NASL, l’ancêtre de la MLS, de 1971 à 1973, de même que le Manic de Montréal de 1981 à 1983), l’Impact a dû s’y préparer sérieusement et offrir des garanties, aussi bien d’un point de vue structurel que sportif.

 

Ainsi, un stade flambant neuf a été construit il y a deux ans, avec une pelouse en gazon naturel, stade exclusivement dédié au "soccer", dont la capacité va passer à 21.000 places selon le cahier des charges de la MLS.

 

Du point de vue sportif, l’Impact a également fait ses preuves sur le terrain puisque le club québécois a remporté à ce jour 3 championnats USL (United Soccer League, l’équivalent de la 2ème division nord-américaine). De plus, le club québécois est parvenu, la saison dernière, en quarts de finales de la Ligue des Champions de la CONCACAF (confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique Centrale et des Caraïbes), seulement éliminé par les mexicains du Santos Laguna, après avoir remporté le Championnat du canada en 2008.

 

En faisant son entrée dans la MLS en 2012, le club fondé par Joey Saputo vingt ans plus tôt atteindra ainsi la consécration et aura l’honneur de porter les couleurs de la francophonie (Montréal est la deuxième plus importante ville francophone au Monde, avec ses 1,7 millions d’habitants) dans un sport qui est en train de se tailler une place au soleil en Amérique du Nord. Et qui commence à devenir une alternative crédible au hockey sur glace, sport-roi du Canada…

 

 

 

 

 

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