Luis Felipe Scolari est resté en Ouzbékistan : un choix sportif !...

Publié le par Mad Marcus

 

Bunyodkor.jpgDans les derniers jours de décembre, l’entraîneur de la Juventus de Turin, Ciro Ferrara, était déjà sur la sellette, en raison de l’humiliation subie en Ligue des Champions face au Bayern de Munich (qui était venu s’imposer au Stadio Delle Alpi 4-1, avec, pour conséquence, le reversement de la "Vecchia Signora" en Coupe Europa), et d’un classement en Série A très éloigné du standing et des ambitions du club turinois.

L’ancien sélectionneur du Brésil, vainqueur de la Coupe du Monde 2002, et entraîneur de Chelsea, avait alors été approché par les dirigeants transalpins pour (re)prendre en mains une Vielle Dame très malade.

Or, un problème de taille a empêché la transaction de se réaliser : Luis Felipe Scolari, puisque c’est de lui qu’il s’agit, entraîne actuellement le FC Bunyodkor, un club de Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan !...

Interrogé sur son refus d’accepter l’offre de la Juventus, le brésilien s’est expliqué : « Je suis complètement satisfait par les conditions que m’offre le club de Bunyodkor. J’ai tout ce dont j’ai besoin pour faire confortablement mon travail, donc je resterai en Ouzbékistan jusqu’au terme de mon contrat ».

Démis de ses fonctions d’entraîneur de Chelsea en janvier 2009, Luis Felipe Scolari a signé avec Bunyodkor en juin 2009, pour 18 mois, avec un challenge sportif de taille : remporter la Coupe d’Asie 2010… Pour ce faire, les dirigeants ouzbeks n’ont pas lésiné sur les moyens puisqu’ils ont recruté l’ancien Ballon d’Or Rivaldo (37 ans), pour un contrat de 2 ans estimé à 10 millions d’euros, ainsi que l’ancien joueur de Saint-Etienne et du Paris Saint-Germain, Aloiso (35 ans).

Quant à l’entraîneur brésilien, ce n’est pas moins de 16 millions d’euros qu’il perçoit pour ses dix-huit mois à la tête du club de Tachkent… Mais il ne fait aucun doute que le challenge sportif a prévalu sur l’aspect financier au moment de refuser l’offre de la Juve…

Ils n’en reste pas moins que les sommes dépensées par le club ouzbék sont plus que surprenantes, au regard des enjeux sportifs.

Déjà, peu avant Noël, le FC Bunyodkor avait défrayé la chronique en "invitant" Cristiano Ronaldo, pour la modique somme de 3 millions d’euros, à venir "promouvoir" le football pendant quelques heures.

Il faut reconnaître que le président du club n’est pas n’importe qui en Ouzbékistan. Miradil Djalalov, qui a fait fortune dans l’alcool après l’indépendance du pays, en 1991, est aussi le patron de Zeromax, une société qui contrôle, entre autre, tout le commerce du gaz et du coton dans le pays. Accessoirement, Miradil Djalalov est également connu pour être un ancien mafieux…

Des observateurs de la vie politique ouzbéke ont un avis divergent sur l’origine des fonds qui transitent par le FC Bunyodkor, et donc par sa "maison mère", la société Zeromax. Celle-ci, immatriculée en Suisse, serait en fait détenue par Goulnara Karimova, la fille du Président de l’Ouzbékistan, Islam Karimov, une riche femme d’affaires diplômée de Harvard, conseillère en diplomatie et représentante permanente de l’Ouzbékistan auprès des Nations Unies…

En tout état de cause, que le club appartienne véritablement à un mafieux de l’ère post-soviétique ou à la fille du Président, le but est d’en faire une vitrine "légale" et attrayante pour montrer aux occidentaux la réussite de la nouvelle société ouzbéke. Et faire oublier que, selon le classement de l’ONG Transparency International, l’Ouzbékistan pointe à la 174ème place (sur 180) des pays les plus corrompus en 2009.

On comprend mieux les raisons qui ont poussé Luis Felipe Scolari à participer à cette opération de réhabilitation, et à snober, de manière totalement désintéressée, la Juventus de Turin…




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Publié dans Transferts

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