La F.F.F. en route vers sa révolution ?

Publié le par Mad Marcus

Escalettes_Thiriez.jpgL’obtention de l’organisation de l’Euro 2016 n’aura pas pesé lourd pour le Président de la Fédération Française de Football, en face du fiasco sud-africain, et, surtout, de ce qu’il faut bien appeler sa genèse : la crise de gouvernance à la tête de la FFF !

 

Pour avoir décidé, contre vents et marées, de maintenir au poste de sélectionneur national Raymond Domenech après l’Euro 2008, Jean-Pierre Escalettes représentait le fusible idéal en ces temps troubles où l’amateur de football a perdu ses repères, ne sachant trop qui haïr le plus : un sélectionneur qui n’a jamais vraiment maitrisé quoi que ce soit depuis 6 ans, et qui, de toute façon, est déjà remplacé par Laurent Blanc, des joueurs qui se sont comporté comme des gamins insupportables, sous la houlette de quelques "caïds" autoproclamés, ou bien encore un organisme (la FFF) qui, par son incompétence voire son amateurisme, a permis que tout cela arrive ?

 

Quid du successeur d’Escalettes ?

 

Le Président de la FFF étant issu du Bureau du Conseil fédéral, c’est vendredi que ce dernier devrait se prononcer sur le nom d’un successeur, en son sein, qui, de toute façon, ne serait qu’intérimaire, dans l’attente d’une assemblée générale élective en septembre.

 

L’hypothèse d’une démission du Conseil fédéral dans son ensemble, appelée de leurs vœux par certains, ne devrait pas se réaliser car, dans ce cas, la Fédération passerait de facto sous la tutelle du Ministère chargé des Sports, chose "impensable" pour la FIFA, comme l’a rappelé ce week-end Jérôme Valcke, son Secrétaire général, en raison du principe essentiel, aux yeux de l’organisation internationale, de non-ingérence du politique sur le sportif.

 

D’ores et déjà, quatre "favoris" se détachent en vue de prendre la présidence de la FFF jusqu’à cet automne. Le premier d’entre eux, Gérard Houllier, actuel DTN (Directeur Technique National), ne devrait pas peser bien lourd lorsqu’on se souviendra qu’il était le principal soutien d’Escalettes pour maintenir Raymond Domenech en 2008. Idem pour Noël Le Graët, qui s’est désolidarisé beaucoup trop tard de son Président. Quant au troisième homme, qui s’est déclaré candidat dès lundi soir, Fernand Duchaussoy, son parcours rappelle beaucoup trop celui de Jean-Pierre Escalettes et son "amateurisme" (au mauvais sens du terme), puisqu’il est lui aussi issu de la Ligue du Football Amateur (LFA). Enfin, le quatrième "pressenti", Jacques Lambert, actuel Directeur général de la FFF, et véritable architecte de l’obtention de l’Euro 2016, semble préférer s’investir dans ce dossier stratégique s’il en est plutôt que de se frotter à la politique fédérale…

 

Et si c’était Thiriez ?

 

De cet imbroglio pourrait éclore une solution totalement innovante, qui serait la juste réponse aux principales critiques adressées à la Fédération, à savoir un amateurisme totalement dépassé à l’heure où une Fédération d’un grand pays de Football tient plus d’une multinationale que de la boulangerie de quartier ! Frédéric Thiriez fait en effet partie du Bureau de la FFF, statutairement, en sa qualité de Président de la Ligue du Football Professionnel (LFP). Il n’a jamais cautionné ouvertement les choix de l’équipe en place, dispose d’une légitimité professionnelle que personne ne songerait à remettre en cause, et, surtout, souhaite accroître les compétences de la Ligue dans la conduite des affaires de la sélection nationale. De là à tirer les ficelles pour faire disparaître la Ligue au profit d’une Fédération "professionnalisée", il n’y a qu’un pas que certains, dans les hautes sphères gouvernementales, imaginent déjà.

 

En effet, alors que la LFP s’occupe exclusivement des clubs professionnels et des deux championnats professionnels (L1 et L2), la FFF a en charge, en plus du football amateur (qui représente 99% du football en France), les Equipes de France, composées de footballeurs professionnels ou de jeunes faisant leur apprentissage dans les centres de formation des clubs professionnels.

 

Qui mieux que Frédéric Thiriez serait à même, dès lors, de préparer des "états généraux du football" qui seraient le préalable à une véritable révolution culturelle, le football professionnel devenant la véritable locomotive du football français, pour le bien de toutes ses composantes, et pour que l’on puisse enfin dire, à propos des 10 dernières années, « plus jamais ça » ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Equipe de France

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