Corruption à la FIFA : la machine s’emballe !
Une enquête du Sunday Times, intitulée « Coupe du Monde : des votes à vendre », avait mis le feu aux poudres il y a une dizaine de jours en révélant que des hauts dignitaires de la FIFA réclamaient des pots de vin en échange de leur soutien à la candidature des Etats-Unis pour l’organisation de la Coupe du Monde 2018…
Ainsi, Amos Adamu, membre nigérian du Comité exécutif, avait fixé son prix à 570.000 euros, et Reynald Temarii, vice-président de la FIFA et président de la Confédération Océanique de Football (OFC), avait quant à lui demandé 1,6 millions d’euros au profit d’une académie de sports. Les deux "victimes" des journalistes anglais ont été, évidemment, suspendus à titre provisoire par la FIFA, le temps de vérifier ces assertions.
Entre temps, le Sunday Times continue de dévoiler ses découvertes. Et c’est au tour de Michel Zen-Ruffinen, ex-secrétaire général de la FIFA, d’être dans l’œil du cyclone.
Celui-ci a en effet été piégé par les journalistes en expliquant, sur une vidéo prise en caméra cachée dans un restaurant de Genève, quelles personnes contacter en vue "d’acheter" des votes, dans des termes non équivoques : « X est prêt à recevoir de l’argent… Y est très bien, c’est un type bien, mais il est prêt à accepter de l’argent… Z c’est quelqu’un qu’on peut avoir avec des femmes, pas avec de l’argent » !
L’intéressé, s’estimant victime d’une manipulation, a déclaré vouloir porter plainte contre les journalistes britanniques. Mais là où, dans les circonstances actuelles, sa réaction peut surprendre, c’est qu’il ne nie pas avoir dit de telles choses. Non. Il reconnaît avoir fait ces déclarations, mais dans un tout autre contexte ! En effet, l’ancien numéro 2 de la FIFA, comme il l’a déclaré à l’AFP dimanche, pensait être dans son rôle de "consultant" et « analyser la situation de chaque membre du Comité exécutif par rapport à leurs intentions de vote », et ceci pour le compte d’une agence de communication en charge de la candidature des USA. Et d’ajouter : « J’ai dit que j’avais l’impression que certains membres, que j’ai nommés, étaient des gens qui étaient influençables »…
S’appuyant sur le fait qu’en Suisse ce genre de manœuvre est interdite (enregistrer une conversation en caméra cachée…), Michel Zen-Ruffinen se défend d’avoir "balancé" gratuitement d’anciens collègues… « J’ai fait savoir à la FIFA que tout ce que j’avais dit sur cette affaire n’était pas du tout destiné au public, mais à une société avec laquelle j’avais un contrat de consultant, et à qui je devais donner des renseignements. J’ai une lettre d’engagement signée par le directeur général de la société ».
Ah bon, si c’était dans le cadre d’un "travail" rémunéré, c’est effectivement moins grave ! Et on comprend mieux pourquoi l’ancien numéro 2 de la FIFA se sent outragé… Néanmoins, ce qui restera de cette "affaire", pour le grand public des béotiens, c’est que quelque chose semble ne pas tourner bien rond dans les hautes sphères du football mondial !
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